Psychiatrie et euthanasie : le grand malentendu. Samedi 30 avril 2016, 10h. partie publique de l’Assemblée générale de l’ADMD

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J'avais accepté l'invitation de l'ADMD pour la partie publique de leur Assemblée générale, le samedi 30 avril 2016.

Le rendez-vous était fixé à 10h. au Centre d’Action Laïque (Campus de la Plaine ULB, salle Willy Peers, Boulevard de la Plaine, accès 2 à 1050 Bruxelles).

Malheureusement un évènement imprévu - la découverte tout-à-fait fortuite d'un nodule vésical qui a nécessité une intervention chirurgicale - m'a empêché d'y être présent.  Hospitalisé le 27 avril pour ce que je croyais n'être qu'une hospitalisation d'une nuit, ce fut, vu la situation in situ, une intervention plus conséquente que je croyais et une hospitalisation de cinq nuits.

C'est donc de mon lit d'hôpital, quelques heures après l'intervention, que j'ai averti la Présidente de l'ADMD, Madame Jacqueline Herremans, de mon incapacité à intervenir comme orateur le 30 avril à 10h.

Jusqu'ici tout va bien, je récupère, les résultats indiquent que la petite lésion vésicale est parfaitement bénigne. Donc haut les coeurs, la vie continue !

Ma participation dans l'émission "Les Décodeurs RTBF", Baudouin Remy, sur le thème : "Souffrance psychique euthanasie: Il faut pouvoir aborder la question de la mort avec le personnel soignant", m'a inspiré un appel pour plus de proactivité.

Avec un certain nombre de personnes qui ont toutes directement été confrontées avec une demande d’euthanasie, qu’elle ait été effectuée ou non, nous souhaitons ainsi attirer l’attention sur l’importance de plus de proactivité de la part du personnel soignant dans la communication par rapport aux souhaits de mort et à l’euthanasie pour raisons de souffrances psychiques.

Voici deux liens qui ont permis à l'ADMD de diffuser le message pour plus de proactivité malgré mon absence pour imprévus post-opératoires.

Le premier mène vers l' « Appel pour plus de proactivité au sujet du désir de mourir et de l’euthanasie dans la prestation de soins pour souffrances psychiques. » Cet appel a été imprimé par l'ADMD et diffusé auprès des participants.

Le deuxième mène à mon témoignage de la souffrance psychique insupportable et sans espoir de ma fille Edith qui s'est suicidée après de vaines demandes d'euthanasie, dans l'émission "Les Décodeurs RTBF", Baudouin Remy, "Souffrance psychique et euthanasie: "Il faut pouvoir aborder la question de la mort avec le personnel soignant".  Les échanges avec Caroline Valentiny et son témoignage méritent une mention particulière. Cette émission a été projetée comme introduction à la réunion du 30 avril.

Je tiens à remercier Jacqueline Herremans, la Présidente de l'ADMD, qui a oeuvré afin que, malgré ma situation post-opératoire, je sois présent ce 30 avril et surtout afin que l'appel pour plus de proactivité soit partagé et diffusé.

Il était prévu que la séance débute par mon témoignage. Ensuite le Docteur Bea Verbeeck, psychiatre, prenait la parole.

Le Docteur Bea Verbeeck fut seule oratrice.

De l'avis des participants, la conférence du Docteur Bea Verbeeck a rencontré un grand succès. Beaucoup d’humanité, de clarté.

La journaliste Odile Leherte a souligné sur RTBF radio certains points forts de cette matinée du 30 avril : un premier lien avec mon témoignage au sujet d'Edith dont  les demandes d'euthanasie n'ont pas été prises en compte et qui s'est suicidée au sein d'une institution psychiatrique et les précisions du Docteur Bea Verbeeck, psychiatre, ainsi qu'un second lien avec divers autres points marquants de la présentation du Docteur Bea Verbeeck relatif aux patients psychiatriques à long terme. Il faut faire preuve d’une grande vigilance devant les demandes d’euthanasie… il s’agit de patients avec un passé psychiatrique de longue durée, en fin de parcours, que rien ne soulage… il faut entendre la souffrance du patient... mais rester vigilent... ne pas aller de suite dans le sens du patient… des patients avec de longs parcours, avec hospitalisation, traitement médicamenteux, psychothérapeutiques... Il faut d’une part entendre le patient, mais d‘autre part rester vigilent…  Elle recommande la vigilance et souligne qu’il est indispensable de prendre en considération la demande du patient... que prendre en compte la demande du patient… ce qui lui redonne espoir... entendu il reprend espoir…car il y a éventuellement une porte de sortie.

Chaque jour me convainc qu'il faut continuer à témoigner. 

Il semble en effet exister un grand écart entre les 80% de la population belge en faveur de l’euthanasie et les actions de discrédits initiées par une minorité et dont les médias se font l'écho.

Il nous revient de témoigner encore et encore.

Dans les médias parlé et écrit.

En encourageant le plus grand nombre de personnes - qui ont toutes directement été confrontées à des suicides ou à une demande d’euthanasie pour raisons de souffrances psychiques, qu’elle ait été effectuée ou non - à témoigner.

Ce n'est pas aisé, ni émotionnellement, ni affectivement, mais ce sont de tels témoignages qui permettront d’aider le public à faire la part des choses en prenant conscience de la réalité inhumaine de certaines souffrances psychiques.