Euthanasia requests, procedures and outcomes for 100 Belgian patients suffering from psychiatric disorders: a retrospective, descriptive study

For abstract in French see below.

Euthanasia requests, procedures and outcomes for 100 Belgian patients suffering from psychiatric disorders: a retrospective, descriptive study. BMJOpen : An open access, online-only general medical journal dedicated to publishing research from all disciplines and therapeutic areas

Authors : Lieve Thienpont1, Monica Verhofstadt2, Tony Van Loon3, Wim Distelmans3, Kurt Audenaert4, Peter P De Deyn5,6,7. Author Affiliations : 1University Hospital Brussels, Brussels, Belgium; 2MSc student at the Open University of the Netherlands, Heerlen, The Netherlands;  3Free University of Brussels, Brussels, Belgium;  4Department of Psychiatry, Ghent University Hospital, Ghent, Belgium;  5University of Antwerp, Institute Born-Bunge, Wilrijk, Belgium;  6University of Groningen, University Medical Center Groningen, Groningen, The Netherlands; 7Middelheim General Hospital, ZNA, Antwerp, Belgium

Abstract. Objectives To identify patterns in euthanasia requests and practices relating to psychiatric patients; to generate recommendations for future research. Design Retrospective analysis of data obtained through medical file review. Setting Outpatient psychiatric clinical setting in the Dutch-speaking region of Belgium, between October 2007 and December 2011; follow-up at the end of December 2012. Participants 100 consecutive psychiatric patients requesting euthanasia based on psychological suffering associated with psychiatric disorders (77 women, 23 men; mean age 47 years; age range 21–80 years). Main outcome measures Patient sociodemographic characteristics; diagnoses; decisions on euthanasia requests; circumstances of euthanasia procedures; patient outcomes at follow-up. Results Most patients had been referred for psychiatric counselling by their physician (n=55) or by LEIF (Life End Information Forum) (n=36). 90 patients had >1 disorder; the most frequent diagnoses were depression (n=58) and personality disorder (n=50). 38 patients required further testing and/or treatment, including 13 specifically tested for autism spectrum disorder (ASD); 12 received an ASD diagnosis (all Asperger syndrome). In total, 48 of the euthanasia requests were accepted and 35 were carried out. Of the 13 remaining patients whose requests were accepted, 8 postponed or cancelled the procedure, because simply having this option gave them enough peace of mind to continue living. In December 2012, 43 patients had died, including 35 by euthanasia; others died by suicide (6), palliative sedation (1) and anorexia nervosa (1).  Conclusions Depression and personality disorders are the most common diagnoses in psychiatric patients requesting euthanasia, with Asperger syndrome representing a neglected disease burden. Further research is needed, especially prospective quantitative and qualitative studies, to obtain a better understanding of patients with psychiatric disorders who request euthanasia due to unbearable psychological suffering.

Strengths and limitations of this study. This is the first report on a relatively large (n=100) series of requests for euthanasia exclusively from patients whose requests are based on unbearable and untreatable psychological suffering due to a psychiatric illness. This retrospective case note review draws attention to and deepens our understanding of the circumstances of a small but severely afflicted subgroup of psychiatric patients.  Selection bias was minimised by the inclusion of all consecutive cases that met the selection criteria within a specified time frame.  Owing to the retrospective study design, some potentially important determinants, such as personal and social background and the details of the psychiatric evaluation, were not systematically collected. The sample size limited the generalisability of the findings and the scope for detecting statistically meaningful differences based on determinants that may be associated with a euthanasia request being granted, refused or withdrawn.

 

Abstract in French.

Euthanasie pour souffrance mentale : trois demandes sur dix aboutissent.  RTLInfo, mardi 28 juillet 2015. Sur 100 patients introduisant une demande d'euthanasie pour souffrance mentale insurmontable, 35 sont effectivement euthanasiés, ressort-il d'une étude belge, dont les grandes lignes sont publiées dans le Journal du Médecin. Les requêtes d'euthanasie basées sur les souffrances psychiques restent minoritaires: sur 2.086 euthanasies menées entre 2010 et 2011 (1% des décès globaux), moins de 10% des patients n'étaient pas en phase terminale. L'étude, menée par une équipe composée de six médecins et scientifiques belges, porte sur les demandes d'euthanasie pour souffrance mentale inapaisable introduites par 100 patients entre octobre 2007 et décembre 2011. Principalement des femmes, âgées en moyenne de 47 ans. L'échantillon se composait de patients de 21 à 80 ans, pour un âge moyen de 47 ans, alors que la moyenne tourne autour des 60 ans pour l'ensemble des demandes d'euthanasie. Quant à la répartition selon le sexe, 77 demandes provenaient de femmes, ce qui "contraste très nettement avec la distribution 50-50 pour les demandes émanant de patients en phase terminale". Neuf demandeurs sur dix avaient déjà présenté des troubles psychiatriques. Nonante personnes présentaient des troubles psychiatriques déjà diagnostiqués, en particulier un état de dépression (58) et/ou un trouble de personnalité (50). Quarante-huit pour cent des demandes fondées sur des raisons psychiques étaient recevables mais 35 patients ont effectivement été euthanasiés. Deux personnes se sont suicidées avant les interventions médicales. Onze autres se sont finalement abstenues dont deux ont retiré leur candidature, cédant à la pression familiale. Presque tous les patients euthanasiés étaient entourés par leurs proches. La procédure est généralement décrite comme "un acte calme et digne". Sur l'ensemble des 35 patients euthanasiés, 30 d'entre eux étaient entourés par leurs proches et 28 sont décédés à domicile.

 

La moitié des demandes d’euthanasie pour «souffrance mentale», venant de femmes et de dépressifs surtout, ont été acceptées de 2007 à 2011. L'Avenir.net, mercredi 29 juillet  2015. Une «souffrance mentale inapaisable» peut motiver une demande d’euthanasie. Une sur deux est acceptée. La pratique reste très minoritaire, mais elle existe bel et bien. Toutes les personnes euthanasiées en Belgique ne sont pas des malades en phase terminale. Sur 2 086 euthanasies effectuées entre 2010 et 2011, les patients ne l’étaient pas dans près de 10% des cas. On invoque alors une «souffrance psychique insurmontable». Plus de la moitié en dépression. Une équipe de six médecins et scientifiques belges a analysé les demandes d’euthanasie pour «souffrance mentale inapaisable» introduites par 100 patients entre octobre 2007 et décembre 2011. C’est la première fois qu’une telle étude, sur ce sujet délicat, est publiée. La plupart (90 personnes) présentaient des troubles psychiatriques déjà diagnostiqués, en particulier un état de dépression (58) ou un trouble de personnalité (50). Parfois les deux. Fait notable: chez 12 de ces personnes, on a diagnostiqué un syndrome d’Asperger. Il a fallu un examen psychiatrique approfondi chez ces patients, qui disposaient d’un quotient intellectuel normal voire élevé, pour établir le syndrome autistique. Des femmes, plutôt jeunes. L’échantillon de cette étude publiée dans le British Medical Journal, et relayée chez nous par le Journal du Médecin, se composait de patients entre 21 et 80 ans. Mais avec un âge moyen de 47 ans, ce qui est beaucoup plus jeune que la moyenne pour l’ensemble des demandes d’euthanasie, qui tourne plutôt autour des 60 ans. Autre fait notable: la grosse majorité des demandes (77 sur 100) provenaient de femmes, ce qui «contraste très nettement avec la distribution 50-50 pour les demandes émanant de patients en phase terminale», notent les scientifiques.48% jugées recevables. La procédure d’euthanasie pour «souffrance mentale» prend du temps. Après la démarche auprès de leur médecin généraliste, il s’est écoulé en moyenne 8 à 9 mois entre la demande exprimée lors de la première entrevue avec le docteur Lieve Thienpont, une psychiatre liée à l’association flamande de défense du droit de mourir dignement, et l’intervention de mise à mort. Quarante-huit pour cent des demandes fondées sur des raisons «psychiques» ont été estimées recevables mais, au final, 35 patients seulement ont été euthanasiés. Deux personnes s’étaient suicidées avant les interventions médicales. Onze autres se sont finalement rétractées, dont 8 ont expliqué que l’accueil favorable de leur démarche les avait «rassurées». Deux autres ont retiré leur candidature en «cédant à la pression familiale». Selon l’étude, la procédure d’euthanasie est généralement décrite comme «un acte calme et digne». Sur l’ensemble des 35 patients euthanasiés, 30 ont fini leurs jours entourés par leurs proches et 28 à domicile.