Le grand rapport sur la psychiatrie publié par le journal De Morgen. Sara Vandekerckhove en Femke Van Garderen.

Voici une traduction libre en français de mon commentaire

 

C'est avec application et émotion que je lis le grand rapport psychiatrique publié par le journal De Morgen et j’en attrape la chair de poule. Entre les lignes et de titre en titre il est redonné vie à ce que - pendant de longues années - ma fille Edith a dû subir dans diverses institutions psychiatriques fermées et ouvertes. Elle a elle-même mis fin à ses souffrances – tranché son artère carotide - dans sa chambre au sein d’un établissement psychiatrique à Bruxelles. Lorsqu’un par un, je lis ces titres, j’en ressens un sentiment libérateur ambivalent. Tout comme si j’entendais parler / s’exprimer Edith elle-même. La plupart de ces titres résonnent comme des confidences et des témoignages d'Edith lorsque nous lui rendions visite durant ses multiples « incarcérations ». Elle était très lucide quant à ce qui lui a été imposé. «Regardes papa, ce qu’ils ont fait de moi,  à qui / quoi ils m’ont réduits, confiait-elle régulièrement." Ces articles traduisent fort bien ce que nous constations chaque fois à nouveau, lorsque nous lui rendions visite dans ses divers établissements psychiatriques. Beaucoup de ces titres correspondent  à ce qu’Edith nous confiait au cours de ses longues années en psychiatrie. Merci au journal De Morgen, merci à Sara Vandekerckhove et à Femke van Garderen ainsi qu’aux autres journalistes du journal De Morgen. Vous faites un excellent travail. D'intérêt public. Je souhaite que ce rapport améliore grandement les pratiques thérapeutiques en psychiatrie. Afin qu'il soit mieux communiqué avec les gens en souffrance psychique insupportable et sans espoir. Même si, confrontés à des pensées de mort, ils demandent l’euthanasie. Je souhaite grandement que ce rapport du journal De Morgen contribue à une amélioration des soins en psychiatrie : en écoutant vraiment les personnes en souffrances psychiques ; en impliquant leurs familles ; en donnant la parole à la personne qui est derrière la « maladie » souvent mal et/ou non identifiée ; en travaillant moins par essais et par erreurs / expérimentalement sur base de diagnostics posés de manière superficielle et / ou incorrecte ; en supprimant une fois pour toutes l'isolement, la coercition et la punition de l’arsenal thérapeutique psychiatrique ; en garantissant à nouveau la dignité humaine de la personne en souffrances psychiques ; en arrêtant les vicieux et très insidieux processus d’exclusion que ressentent les personnes traitées et/ou internées ; en impliquant étroitement ces personnes dans leurs parcours thérapeutiques ; et surtout en ne leur niant plus le droit à une place à part entière dans la société. Pierre Pol Vincke.

 

Qu'en dit la presse francophone ?


Les soins psychiatriques sont-ils réellement efficaces ? Personne ne le sait. Le Vif. 20 février 2017, Source: De Morgen. Après avoir constaté que le nombre de Flamands atteints de problèmes psychiques culmine, que l'utilisation d'antidépresseurs et d'antipsychotiques dépasse les bornes et que la Flandre affiche un des taux de suicide les plus élevés d'Europe, le quotidien De Morgen a décidé d'établir un rapport sur l'état de la psychiatrie en Flandre.