Repose en paix Edith. Ton message, tes messages, nous inspirent encore et toujours…


Bonjour Edith,

03 novembre 2011…

08 ans déjà.

Nous pensons toujours à toi, mais moins dans la souffrance comme lorsque tu nous as quitté.

Nous pensons régulièrement à toi, de manière apaisée, enrichissante.

Ton départ reste source d’inspiration pour accepter la différence, l’être autre.

Être autre ne semble pas facile dans un monde où l’on tente inconsciemment de tout faire entrer dans des cadres bien délimités, préétablis, bien circonscrits. Les cadres de nos certitudes. Où tout ce qui dépasse ou sort de ces cadres ne peut être « normal ».

Un de tes messages me reste en tête. D’une importance majeure. Celui sur l’écoute. L’écoute de la solitude de la personne en souffrance : « Je souffre, j’adore la vie mais je souffre, au point de vouloir y mettre fin, non à la vie, mais à cette souffrance, est-ce si difficile à comprendre, mon ressenti à moi, ma souffrance est-elle si difficile à accepter ? »

Ce message, ainsi que celui de bien d’autres personnes en grandes souffrances psychiques, est un appel pour être écoutées. Pour qu’enfin la souffrance, incompréhensible pour les autres, soit reconnue, validée.

Ce message est aussi celui de l’acceptation, l’acceptation de la différence, l’acceptation de l’autre, de ses témoignages, sans préjugés.

Ne pas tenter de comprendre l’autre mais l’accepter.

Oui, Edith, la différence est de plus en plus acceptée, lentement, progressivement.

De plus en plus de personnes intègrent cette équation essentielle… oser écouter sans couper la parole parce qu’on croit mieux savoir… oser écouter sans critiquer mais en tentant d’accepter… oser écouter sans donner des conseils assassins (style : … cela te passera… fait un effort… secoues-toi…) mais en tentant d’entendre ce qui est dit, le point de vue de la personne en souffrance… oser aborder la souffrance avec celle qui souffre, de face, sur un ton de conversation, sans a priori… oser la proactivité, celle qui incite à s’exprimer, même au sujet de désirs de mort, de pensées suicidaires, de projets de suicides… oser donner aux personnes en grandes souffrances psychiques l’occasion d’enfin pouvoir exprimer leurs souffrances, voie pour les aider à placer des mots dessus… oser reconnaitre, valider leur souffrance… enfin on me crois... efficace voie d’apaisement, de rédemption...

Tu nous as fait comprendre que la souffrance psychique est multiforme.

Qu'elle dépasse largement le cadre médical et thérapeutique.

Qu’elle est présente dans nos vies de tous les jours.

Aux niveaux de l’individu, du couple, des enfants, des parents, de la famille cellulaire, de la famille de parenté, des amis et connaissances, du milieu professionnel, de la société…

Une telle écoute, qui donne toute sa place au témoignage de l’autre, apaisera grandement notre vie en société…

Repose en paix Edith,

Ton message, tes messages, nous inspirent encore et toujours…

Pierrot, ton papa