Selon Yves Desmet, Rédacteur en Chef De Morgen, chaque décision de fin de vie est un acte d’humanité, seulement posé en dernier recours.

Traduction libre du point de vue d'Yves Desmet, Rédacteur en chef, De Morgen.be, Opinion, 27 novembre 2013 : «  L’avortement, le mariage homosexuel, l’euthanasie, à chaque fois ce pays a été l'un des leaders dans la reconnaissance de la liberté du choix individuel et de l'autodétermination. A ce sujet, Jean-Luc Dehaene, pourtant l'une des plus grandes icônes de la démocratie chrétienne, concède dans ses mémoires que dans tous ces dossiers son parti avait à avaler une législation qui allait bien au-delà de ce qu’ils estimaient acceptable. Il nomme cela leur propre stupide faute, parce qu'ils étaient aussi longtemps dans l’opposition intenable face à des tendances qui pouvaient compter sur un très large support dans la société. Ce n'est pas différent aujourd'hui. L’étude menée par Maurice De Hond, le pilier néerlandais du Parlement du Benelux a souligné que dans tout le Benelux, l'extension aux mineurs et aux personnes atteintes de démence de la législation relative à l'euthanasie pourrait compter sur une approbation de plus de 75% de la population. Presque nulle part ailleurs ces questions ne sont considérées comme tellement évidentes, ne sont contestées par une si petite minorité. Sur le terrain l’évolution est encore plus perceptible. L'an dernier, en Belgique, un nombre record de 1.133 cas d'euthanasie ont été enregistrés, 82 pour cent d'entre eux en Flandre. L'euthanasie reste ainsi encore un phénomène marginal dans le nombre total de décès, mais n'est pas non plus une exception absolue. Dans la pratique, la fausse dichotomie entre soins palliatifs et euthanasie est également de plus en plus en train de disparaître et nombreux sont les conseillers "sociaux et de la santé" qui considèrent l'euthanasie comme une forme possible de soins palliatifs. Toute décision de fin vie est un acte d’humanité, qui n’est posé qu’en dernier recours. C'est un acte de compassion, qui n’est pas l'expression d’un manque de respect pour la vie, bien au contraire. L'extension de la législation aux mineurs en souffrances physiques insupportables, qui a été voté aujourd'hui en commission, est une conséquence cohérente de cette logique. "